La finance, premier secteur recruteur de freelances ?

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Les travailleurs indépendants seront plus d’1,5 million en 2030. Ils étaient près de 600 000 en 2009. Que vous soyez freelance ou bien que vous fassiez appel à des indépendants, sachez-le : ce phénomène n’est plus en marge, et bouscule le marché du travail, confronté à la « Grande démission ».

Il concerne tous les secteurs. Ainsi, de nombreux indépendants rejoignent de plus en plus les rangs de la finance et de la comptabilité. Voyons ensemble leur profil, leurs motivations, et en quoi ils sont le miroir des évolutions RH de demain.

C’est la fin d’une idée reçue. Le freelancing n’est plus uniquement l’apanage de la Tech et de la communication. Cette tendance concerne désormais tous les secteurs. Selon l’étude « Le Freelancing en France »*, le domaine « Finance / Gestion & Achat » compterait même aujourd’hui le plus grand nombre d’indépendants, suivi de très près par « l’IT & l’ingénierie » et le « Conseil en communication ».

Le travail indépendant concerne tous les secteurs
Source : Etude « Le Freelancing en France »

Leur profil

Les métiers concernés :
Selon cette étude publiée début 2022, réalisée par Datastorm à partir des chiffres de l’INSEE et l’URSSAF, les freelances dans ce domaine occuperaient les postes suivants :

  • Cadres des services administratifs, comptables et financiers
  • Techniciens des services administratifs, comptables et financiers
  • Professionnels du droit, (hors juristes en entreprise, hors avocats)

Ils représenteraient 30% des professionnels de ce secteur, les 70% restants étant salariés.

L’âge & diplôme :
Cette tendance concerne aujourd’hui l’ensemble des générations y compris les plus jeunes. Cela étant, l’âge moyen des freelances est de 45 ans en France.

Pour la plupart des freelances, le travail indépendant s’est présenté à eux comme une seconde vie professionnelle. Une transition permise notamment par la constitution d’un réseau professionnel, l’acquisition d’expertises et de moyens financiers suffisants pour la mener à bien.

Côté qualification, 73% des freelances ont un diplôme supérieur à BAC+5 dans l’ensemble des métiers étudiés. Ils représentent donc un vivier de talents ultra qualifiés à ne pas négliger sur un marché en pleine mutation.

Revenus annuels :
Dans le domaine « Finance / Gestion & Achat », les indépendants déclarent un revenu annuel brut de 47 642 euros (chiffre d’affaires réalisé dont il faut déduire les charges sociales). Il est aujourd’hui supérieur au revenu moyen de l’ensemble des freelances (évalué autour de 39 670 euros).

Leurs motivations

Quatre facteurs majeurs, accentués après la crise du Covid-19, poussent les travailleurs à choisir l’indépendance : l’autonomie, la flexibilité, l’équilibre vie professionnelle – vie personnelle, et la quête de sens.

Selon une seconde étude « Freelancing in Europe 2022 »**, menée par BCG & Malt, « la volonté d’indépendance arrive en tête (95% en France, 92% en Espagne et 91% en Allemagne).

Elle est suivie par la flexibilité d’organiser eux-mêmes leur emploi du temps et de choisir le lieu où ils exercent leur travail.

Enfin, la liberté de choisir les clients et les missions qui les intéressent. »

La quête de sens questionne, aussi, l’ensemble des générations de freelances. Quel que soit son expertise ou son métier, chacun souhaite de plus en plus pouvoir l’exercer au service d’un projet qui s’accorde avec ses objectifs professionnels et personnels. Le freelancing permet de choisir où avoir un impact utile à la société.

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La relation freelance – entreprise évolue

Selon John Garvey, responsable de l’étude « Productivity 2021 and beyond »*** de PwC, l’explosion des indépendants dans le monde de la finance ne fait aucun doute : « Au cours des cinq prochaines années, les « Gig workers » sont susceptibles de former 15 % à 20 % de l’ensemble de la force de travail d’une institution financière donnée » , contre 5% seulement aujourd’hui.

Les “Gig workers” – en français “travailleurs à la tâche” – sont des entrepreneurs indépendants. Ils effectuent généralement des travaux à court terme pour plusieurs clients. Le travail peut être basé sur un projet, à temps plein ou à temps partiel, et peut être soit un contrat permanent, soit un poste temporaire.

Pourquoi cette forte progression constatée au niveau mondial?

Ce chiffre tend vers la hausse en raison :

1. Du besoin grandissant de flexibilité et d’agilité des entreprises : travailler avec des talents externes est un impératif pour accéder à de nouvelles expertises, accélérer leur stratégie d’innovation et tenir leurs engagements de transformation. Alors que l’entreprise fonctionne de plus en plus par projet, l’objectif des DRH est de pouvoir accéder facilement à un « pool » d’expertises et de talents, mobilisables dans des délais rapides.

2. De la pénurie de compétences qui s’accentue : les tensions sur le marché du travail sont observables sur l’ensemble des marchés américains et européens et concernent tous les secteurs d’activité. Le manque d’ingénieurs devient un problème non seulement pour le secteur de la tech mais pour l’ensemble des secteurs industriels.

Les freelances sont primordiaux face à cette pénurie de compétences. Rompus aux méthodes d’autoformation, ils consacreraient en moyenne une demi-journée par semaine au perfectionnement ou à l’acquisition de nouvelles connaissances. Ils le font pour préserver leur employabilité et, surtout, lutter contre l’obsolescence des compétences.

3. De la professionnalisation du recrutement des freelances. Le développement du freelancing s’inscrit dans un nouveau marché mondial des talents dans lequel les plateformes ont un rôle central de plus en plus important. Les grands cabinets l’ont compris. Selon le site Consultor.fr, certains « Big 4 » se sont même dotés de leurs propres plateformes de recrutement de freelances pour animer une communauté de talents externes : Deloitte Open Talent, PwC Talent Exchange ou KPMG’s Freelance Portal.

Leurs objectifs : se doter ainsi d’un outil réactif pour répondre à leurs besoins ponctuels et coordonner la gestion de ces viviers de compétences pour servir des missions à forte valeur ajoutée.

Ces différentes études, mises en perspective dans cet article, le démontrent clairement : le freelancing, en plein essor depuis 10 ans, connaît un boom fulgurant avec la crise du Covid-19.

Cette tendance impacte fortement la finance et la comptabilité. Les motivations de ces indépendants doivent nous interpeller et nous pousser, nous professionnels de ce secteur, à innover dans notre relation au travail et nos méthodes de recrutement.

Sources :
* Étude statistique réalisée par Datastorm, Groupe ENSAI-ENSAE, sous la direction scientifique de Stéphane Auray, Professeur des Universités en Économie, en partenariat avec Freelance.com et l’Open Talents Lab.
** Etude « Freelancing in Europe 2022 » – Malt
*** « Productivity 2021 and beyond: Five pillars for a better workforce » – PwC

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