Anthony Guez : « La montée en puissance du métier de DAF externe est corrélée avec le boom de l’écosystème start-up »

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Dans notre série « Les métiers de la direction financière », nous donnons la parole à Anthony Guez, DAF externalisé.

Formé à l’audit et à l’expertise-comptable, Anthony a occupé plusieurs postes salariés dans la fonction finance (Auditeur, Directeur administratif et financier, Chef de mission en audit et conseil en cabinet) avant de se lancer en tant que DAF externalisé en 2019, en créant Mindset Finance.

Membre du réseau Imaé, il nous explique comment ce métier a émergé ces 10 dernières années et nous le présente en détail : ses missions, sa complémentarité avec l’expert-comptable, les compétences requises, les avantages de sa fonction pour les startups et les PME.

Vous vous présentez comme DAF externalisé. Nous entendons aussi parler de DAF à temps partagé et de DAF manager de transition. Y a-t-il une réelle différence entre ces 3 fonctions ?

Anthony GUEZ

Anthony Guez : Même si ces trois termes se « tournent » autour, il y a une réelle différence entre eux. « DAF externalisé » est le terme générique pour parler du DAF prestataire externe.
Ce « DAF externalisé » peut intervenir sur 2 types de missions :

  • DAF à temps partagé : dans ce cas, il travaille à temps partiel auprès d’une structure. Cela peut aller d’une journée par mois à deux jours par semaine, en fonction de la taille de l’entreprise, de ses besoins, de son budget, etc.
  • DAF manager de transition : ici, il remplit des missions à temps plein pendant 3 à 6 mois dans de grandes entreprises.

Vous vous êtes lancé en tant que DAF externalisé après une bonne dizaine d’années de salariat. Quel a été votre déclic ?

Anthony Guez : Ce métier de DAF dit « externalisé » est apparu autour des années 2010. À cette époque, il était encore très confidentiel, mais il s’est intensifié ces cinq dernières années. J’ai assisté à cette émergence alors que j’étais chef de mission en audit et conseil. Dans le dernier cabinet pour lequel j’ai travaillé, j’ai développé une offre de DAF externalisé à destination des clients. Je me suis rendu compte qu’il y avait un vrai potentiel pour ce type de missions. C’est là que s’est fait le déclic.

Comment expliquez-vous la montée en puissance de cette fonction ces dernières années ?

Anthony Guez : Depuis quelque temps, nous observons un très fort développement de l’écosystème start-up à Paris. Ces startups se développent grâce à des levées de fonds. En contrepartie, elles ont des comptes à rendre à leurs investisseurs. Et sont donc obligées de se structurer d’un point de vue finance. Comme elles n’ont pas besoin de recruter un DAF à temps plein, elles font généralement appel à un DAF externalisé. C’est ainsi que j’explique ce développement.

La montée en puissance du métier de DAF externe est corrélée avec le boom de l’écosystème start-up. Nous assistons à une démocratisation de cette fonction : de nombreux DAF proposent désormais leurs services soit en cabinet, soit en freelance. En parallèle, les problématiques rencontrées par les startups font écho auprès d’autres types d’entreprises, et notamment les PME.

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Quelles sont les missions du DAF externalisé ?

Anthony Guez : Le DAF externe intervient auprès du ou des dirigeants pour leur apporter de la visibilité sur les finances de l’entreprise. Son objectif : les aider au pilotage financier. Nous pouvons intervenir sur les thèmes suivants :

  • Business plan pour qu’ils se projettent sur 3 ans par exemple,
  • Sujets budgétaires : dans ce cas, le champ d’action se réduit sur une année. Notre but : déterminer les objectifs que l’on peut atteindre dans l’année, lister les points d’étape, etc.
  • Sujets liés au reporting : exemple, tous les mois ou tous les trimestres, où en est-on de nos objectifs par rapport à ce que nous nous étions fixés, par rapport à l’an dernier, etc ? Cela peut concerner autant le chiffre d’affaires que les charges par exemple.
  • Prévisions de trésorerie d’entreprise.
  • Digitalisation de la fonction finance : dans ce cas, nous accompagnons les entreprises dans la prise de main d’outils leur permettant d’automatiser un certain nombre de process RH, administratifs, comptables et financiers, et ainsi de gagner en efficacité et en temps.

Pour un DAF externe, les missions sont-elles différentes auprès d’une start-up et d’une PME ?

Anthony Guez : Pour les startups, nous intervenons auprès de leurs dirigeants après qu’ils aient réalisé une levée de fonds. Ils ont des obligations d’un point de vue financier. Ils doivent mettre en place un business plan, un budget, etc. Ils savent ce qu’ils doivent faire, mais ils ne savent pas comment. Pour cela, ils ont besoin d’être conseillés, orientés, encadrés.
Dans le cadre des PME, nous accompagnons les dirigeants, souvent seuls actionnaires, à un moment où ils souhaitent obtenir davantage d’analyses de leur entreprise : sur la rentabilité, sur les marges, sur l’activité… Objectif : leur donner les clés pour mieux diriger leur société.

Vous estimez que le DAF externe est complémentaire à l’expert-comptable. Pourriez-vous nous expliquer pourquoi ?

Anthony Guez : Nous n’avons pas vocation à remplacer l’expert-comptable. Ce dernier travaille sur la comptabilité au mois le mois, sur les déclarations de TVA, sur le bilan en fin d’année, etc. Il analyse les événements passés. Nous, nous « entrons en scène » après le travail de l’expert-comptable. Nous examinons ses analyses pour proposer aux dirigeants des données orientées finance, et non plus comptabilité, pour qu’ils puissent se projeter dans l’avenir.

Quelles sont les compétences pour se lancer en tant que DAF externalisé ?

Anthony Guez : Après 5 à 6 ans d’expérience, le DAF aura un niveau d’autonomie suffisant pour se lancer à son compte. Il lui faudra des compétences en comptabilité, en finance d’entreprise, en contrôle de gestion… Mais également des compétences commerciales pour trouver des clients, être capable de rédiger une proposition commerciale et de la défendre, être à l’écoute des clients, comprendre leurs besoins, etc.

En quoi la fonction de DAF externalisé présente des avantages manifestes pour une entreprise ?

  1. Financièrement, faire appel à un DAF externe coûte moins cher à une entreprise que de recruter un DAF à temps plein.
  2. Cela lui évite également d’entrer dans un cycle de recrutement et de gestion des talents, si elle n’a pas le temps et si elle a besoin de faire appel à un expert urgemment.
  3. Faire appel à un DAF externe lui donne plus de flexibilité, + de souplesse.
  4. Enfin, elle bénéficie de l’expérience et des possibilités de benchmark d’un expert qui se forme en continu : le DAF externalisé accompagne plusieurs entreprises et pratique des cas de figure très différents. Cette complémentarité lui permet d’apporter des solutions très concrètes à ses clients, solutions qu’il a déjà testées et éprouvées dans d’autres circonstances.

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